Le peintre sillonne le paysage, il aime à parcourir l’étendue, du regard, de son pas, il marche et l’œil divague comme un océan incertain, couleurs, matières en mouvement , informes car la marche immerge dans une sensation vaste, seule la perception qu’il en a le porte, le prolonge,
Dans cette élongation de l’espace qu’est le pas, pensées et rêves envahissent le regard,
Il ne s’est pas arrêté, il hume dans l’énergie du cheminement, la vitalité englobe tous les temps et l’effort physique prélude à la vision, il se sent vivre, plus tard il y repensera, à la manière des peintres chinois qui rentrés chez eux livrent le voyage à l’encre au papier.
Là, il se rempli de l’odeur du monde, salue les fourmis, les coques et les cosses, les élucubration des branches d’eucalyptus au vent bleu, il s’amuse des glissades dans le graviers du chemin et repense aux lieux du monde qu’il a connu, lieux de glace, minéraux et ruisseaux, douceur et incandescence, qui l’habitent mieux que d’y être, la Tasmanie ; ce qu’il aime quand il arpente,
Il s’arrête au tronc d’arbre, son préféré, l’eucalyptus, il soupire car ici il n’y a pas de koalas, des écureuil souvent dans les pins, il chasse ses pensées et déballe sa boite d’aquarelle, des pinceaux, un peu d’encre, quelques bambous taillés, des feuilles à même l’herbe, il aime l’herbe, les racines qui empêchent le confort, et le rendent plus réceptif, le réel plus près du rêve, il y voit ce grand mouvement du dos de l’écorce, il y perçoit la peau, ces échancrures d’une mue, il y danse ces longues tiges et les feuillages s’ébouriffent, les fleurs ou les fruits fécondent l’outremer,
Il se met à tracer le geste que son œil perçoit, l’encre gratte cet élancement de vie, il y insuffle la couleur qui l’envahit, il ne cherche pas à reproduire , non, il parle à l’arbre, il lui dit pourquoi il l’aime, il pourrait le caresser, qui de lui ou de l’arbre est dans le geste, surtout ne pas oublier, le temps, le vent et la poussière surgissent en même temps que le dessin,
Il dit, deux lignes surgissent du sol et illuminent, l’arbre, le bleu, le rire du feuillage, frémissement colibri, rêve koala même s’il sait que … mais c’est dans le rire de l’arbre.
Il peint par série, quatre, six, plus peut être quand il s’acharne, de feuille en feuille un voyage sur ses genoux, porte, ces yeux sont des pieds, il rit de ces mots, c’est avec les pieds que les yeux voient.
Il aime ces moments, il pense à Diane pour qui le paysage se lit comme un livre, les abos ont un chant qui est comme une ligne de son à fleur de terre à travers la roche, le pays et la chaleur, est-ce si différent de peindre, la feuille reçoit les confidences anciennes et l’aide à retrouver le chemin comme un chant.
Serait-ce que les traces de couleur et les lignes forment une carte du visible ? L’arbre lui-même est-il un itinéraire de la lumière ? La terre se laisse-t-elle respirer ?
L’œil marche mieux que deux jambes et cherche à s’emplir de la vie vue et la nature en chemin comme un lièvre qui détale.
rives
Dans cette élongation de l’espace qu’est le pas, pensées et rêves envahissent le regard,
Il ne s’est pas arrêté, il hume dans l’énergie du cheminement, la vitalité englobe tous les temps et l’effort physique prélude à la vision, il se sent vivre, plus tard il y repensera, à la manière des peintres chinois qui rentrés chez eux livrent le voyage à l’encre au papier.
Là, il se rempli de l’odeur du monde, salue les fourmis, les coques et les cosses, les élucubration des branches d’eucalyptus au vent bleu, il s’amuse des glissades dans le graviers du chemin et repense aux lieux du monde qu’il a connu, lieux de glace, minéraux et ruisseaux, douceur et incandescence, qui l’habitent mieux que d’y être, la Tasmanie ; ce qu’il aime quand il arpente,
Il s’arrête au tronc d’arbre, son préféré, l’eucalyptus, il soupire car ici il n’y a pas de koalas, des écureuil souvent dans les pins, il chasse ses pensées et déballe sa boite d’aquarelle, des pinceaux, un peu d’encre, quelques bambous taillés, des feuilles à même l’herbe, il aime l’herbe, les racines qui empêchent le confort, et le rendent plus réceptif, le réel plus près du rêve, il y voit ce grand mouvement du dos de l’écorce, il y perçoit la peau, ces échancrures d’une mue, il y danse ces longues tiges et les feuillages s’ébouriffent, les fleurs ou les fruits fécondent l’outremer,
Il se met à tracer le geste que son œil perçoit, l’encre gratte cet élancement de vie, il y insuffle la couleur qui l’envahit, il ne cherche pas à reproduire , non, il parle à l’arbre, il lui dit pourquoi il l’aime, il pourrait le caresser, qui de lui ou de l’arbre est dans le geste, surtout ne pas oublier, le temps, le vent et la poussière surgissent en même temps que le dessin,
Il dit, deux lignes surgissent du sol et illuminent, l’arbre, le bleu, le rire du feuillage, frémissement colibri, rêve koala même s’il sait que … mais c’est dans le rire de l’arbre.
Il peint par série, quatre, six, plus peut être quand il s’acharne, de feuille en feuille un voyage sur ses genoux, porte, ces yeux sont des pieds, il rit de ces mots, c’est avec les pieds que les yeux voient.
Il aime ces moments, il pense à Diane pour qui le paysage se lit comme un livre, les abos ont un chant qui est comme une ligne de son à fleur de terre à travers la roche, le pays et la chaleur, est-ce si différent de peindre, la feuille reçoit les confidences anciennes et l’aide à retrouver le chemin comme un chant.
Serait-ce que les traces de couleur et les lignes forment une carte du visible ? L’arbre lui-même est-il un itinéraire de la lumière ? La terre se laisse-t-elle respirer ?
L’œil marche mieux que deux jambes et cherche à s’emplir de la vie vue et la nature en chemin comme un lièvre qui détale.
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