route
La peinture n'est pas faite pour être comprise mais tente de montrer, faire ressentir l'endroit, le moment de la vie de cet homme qui rejoint l'universel dans ce sens profond qui nous échappe, réunit l'espace d'un instant la contradiction et le mystère , comme une vue ouverte,
un appel qui suggère quelque chose , quoi? pour moi , je peints comme ça , non dans la représentation et la pensée des choses mais dans l'invocation , l'appel de ce qui s'ouvre , qui surgit des profondeurs de soi , qui témoigne d'un être au monde ,
nourrit de toute une réflexion au préalable ,
enfin je peignais
car il y a un moment ou ça ne suffit plus
ou bien la volonté se remet en marche , s'éveille à ce que LUI veut vraiment ,
ce ressenti en avant vers l'autre, sortir de la prison personnelle, ouvrir vers le partage , le cheminement et l'enracinement,
jusque là ma peinture avait les échos d'un chant , qui sortirait de la gorge-main - poumon-bras -souffle- corps-stridence- impulsion- étoffe-geste - torse-désir,
moment, dense, coloré, rhythmé, sombre, concentré ,
comme un fado ou une complainte ,
un chant de voix surgi des entrailles
une terre traverse du corps
des réminiscences des voix berbères, profondes, semblant traverser le corps en puisant aux pieds ancrés et rejoidre les étoiles, brodures indiennes comme une danse des doigts tactile et plat cosmique en épices, lignes mélodiques charnelles et entrelacées comme une invite au banquet des voix slaves ... saxo déchirant ,
chez un beñat achiary porteur de l'antique voix basque , donnée en partage à l'expérience de vivre , de la présence, témoignage de la traversée de l'être,
le corps est il seulement ce lieu clos ou bien aussi cet endroit de l'être où il advient quelque chose in-attendu , en avant de soi vers l'espace du soudainement possible, senbs de la danse ou le geste incarne la guirlande "du pétillement " de l'espace et du temps, à quoi l'homme donne forme, rend palpable, ainsi s'exprimerait Marcel Jousse dans l'"anthropologie du geste",
pleinement geste qui relie ,
en aller vers ,
moment ou la vie s'enfle de tout le pressenti ,
magnifique pressentiment par quoi tout commence dit Peter Brook,
une incarnation
vraie... , sortie de l'abstraction , hors de la distance de la représentation , geste de la pensée où affleure toutes les pensée, la contradiction résolue dans le geste capable de contenir dans son temps l'alpha et l'oméga, pris ensemble dans la simple existence immédiate
matière et impulsion
direction et désir , épaisseur et impalpable
ou alors peut être un point de départ , starting block d'une énergie à vivre , impulsion qui résume le vivre et envoi en tournoi
énergie qui saisi l'homme qui peint et transmet à la feuille le vivre,
l'art dont je veux parler est acte , permettra ou empèchera en chemin,
l'homme en tout cas ne peut se suffire de ce geste, de la voix ample, comme un chemin qui s'ouvre aux jambes, frémissent des muscles qui impulsent l'inédit du présent, le trajet,
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