bamako de abederrahmane Sissako
BAMAKO ! abderrahmanne Sissako , rien que ces deux noms me donnent envie d'entreprendre le voyage , en toute confiance , tellement j'ai aimé les autres films " la vie sur terre" et "heremakono" , la beauté des images , les paysages et les hommes , les femmes aussi , la pensée qui sous-tend le projet : dans "la vie sur terre" la voix off offre des échos du "cahier du retour au pays natal " et du discours sur la colonisation d'Aimé Césaire , et pour moi Césaire c'est toute la revendication de la noblesse humaine , ce combat qui met au centre l'homme et reconquiert la fierté , souche de l'identité ; qui passe aussi par la beauté , miroir poétique , comme le tatouage , miroir du monde qui dit le nom d'homme pour celui qui le porte , je pense à des passages de Lévi-strauss , le dessin danse la ligne , sculpte la forme comme un mot résonne de parfums , de couleurs , de sensations qui finalement incarne la chose , la chose nommée prend existence , l'identité ! ( voir les ouvrages de Tiérou sur le nom africain entre autre , les passages de waati sur le masque , le deuxième visage , intérieur mais qui dit bien plus surement ce que l'être est , que sa carte d'identité , ses mensurations ...)
ma tante au retours d'un congrès sur les énergies renouvellables et le commerce équitable etc ... me disait que les burkinabés invités , avant de prendre la parole avaient insistés pour que l'on place la culture au centre du débat , l'identité est préalable à l'économie , notre vision occidentale en est profondément modifiée ...
Bamako , c'est l'histoire d'un procès fictif où l'accusé sont les grandes instances internationales , le FMI, la banque mondiale , on pense à Total et en bref à la présence occidentale en afrique , les exemples sont légions ; le procès se tient dans une concession , une sorte d'arrière cour , demeure des habitants , unité centrale de la vie en afrique de l'ouest , nous sommes chez eux , le procès est dans l'intimité sociale , les gens sont chez eux , comme chez eux , parce que le procès s'y tient , ils continuent de vivre ou attendent , viennent dans le lieu du débat ,
de la parole ,
on y retrouve le juge et des avocats , des témoins , dont une prestigieuse Aminata Dramane Traore , auteure entre autre de: " l'étau , l'afrique dans un monde sans frontières " , ancienne ministre de la culture , femme d'entreprise qui place la culture comme centre à l'entreprise et pense que la richesse de l'Afrique , c'est sa culture , d'autre comme ce professeur d'université voudrait penser un monde africain qui échappe à l'occident , les instances internationales se défendent , se succèdent à la barre des témoins qui refuseront de parler ou appelleront la grande antique parole africaine , véritable personnage , n'est ce pas l'afrique elle même cette parole à l'existence surnaturelle ,
l'afrique , chez elle , prend la parole , contre celle imposée de l'occident , tout simplement elle retrouve sa logique propre et défie la pensée occidentale , le professeur d'économie politique dit que non , l'afrique n'a pas besoin de banque ,
mais ce procès est encore le témoin d'une occupation occidentale , les personages eux , qui attendent , vivent , sont indifférents , meurent , vont travailler et se préparent à l'exil , ces visages , ces corps qui s'imposent de manière silencieuse comme étant irrémédiablement là , au dela des discours et des concepts , des jugements , ces hommes et ces femmes sont l'afrique , le reste est masquarade , tribunal nécessaire pour réfuter une parole , la reprendre , fusse à l'occidentale mais irréel en comparaison de ces vies en attente , dont le temps est long , implacablement enracinés dans leur rides , leur présence , leur larmes ,
et c'est l'homme , la femme qui veut reprendre vie , de façon inaudible mais incoercible .
BAMAKO ! abderrahmanne Sissako , rien que ces deux noms me donnent envie d'entreprendre le voyage , en toute confiance , tellement j'ai aimé les autres films " la vie sur terre" et "heremakono" , la beauté des images , les paysages et les hommes , les femmes aussi , la pensée qui sous-tend le projet : dans "la vie sur terre" la voix off offre des échos du "cahier du retour au pays natal " et du discours sur la colonisation d'Aimé Césaire , et pour moi Césaire c'est toute la revendication de la noblesse humaine , ce combat qui met au centre l'homme et reconquiert la fierté , souche de l'identité ; qui passe aussi par la beauté , miroir poétique , comme le tatouage , miroir du monde qui dit le nom d'homme pour celui qui le porte , je pense à des passages de Lévi-strauss , le dessin danse la ligne , sculpte la forme comme un mot résonne de parfums , de couleurs , de sensations qui finalement incarne la chose , la chose nommée prend existence , l'identité ! ( voir les ouvrages de Tiérou sur le nom africain entre autre , les passages de waati sur le masque , le deuxième visage , intérieur mais qui dit bien plus surement ce que l'être est , que sa carte d'identité , ses mensurations ...)
ma tante au retours d'un congrès sur les énergies renouvellables et le commerce équitable etc ... me disait que les burkinabés invités , avant de prendre la parole avaient insistés pour que l'on place la culture au centre du débat , l'identité est préalable à l'économie , notre vision occidentale en est profondément modifiée ...
Bamako , c'est l'histoire d'un procès fictif où l'accusé sont les grandes instances internationales , le FMI, la banque mondiale , on pense à Total et en bref à la présence occidentale en afrique , les exemples sont légions ; le procès se tient dans une concession , une sorte d'arrière cour , demeure des habitants , unité centrale de la vie en afrique de l'ouest , nous sommes chez eux , le procès est dans l'intimité sociale , les gens sont chez eux , comme chez eux , parce que le procès s'y tient , ils continuent de vivre ou attendent , viennent dans le lieu du débat ,
de la parole ,
on y retrouve le juge et des avocats , des témoins , dont une prestigieuse Aminata Dramane Traore , auteure entre autre de: " l'étau , l'afrique dans un monde sans frontières " , ancienne ministre de la culture , femme d'entreprise qui place la culture comme centre à l'entreprise et pense que la richesse de l'Afrique , c'est sa culture , d'autre comme ce professeur d'université voudrait penser un monde africain qui échappe à l'occident , les instances internationales se défendent , se succèdent à la barre des témoins qui refuseront de parler ou appelleront la grande antique parole africaine , véritable personnage , n'est ce pas l'afrique elle même cette parole à l'existence surnaturelle ,
l'afrique , chez elle , prend la parole , contre celle imposée de l'occident , tout simplement elle retrouve sa logique propre et défie la pensée occidentale , le professeur d'économie politique dit que non , l'afrique n'a pas besoin de banque ,
mais ce procès est encore le témoin d'une occupation occidentale , les personages eux , qui attendent , vivent , sont indifférents , meurent , vont travailler et se préparent à l'exil , ces visages , ces corps qui s'imposent de manière silencieuse comme étant irrémédiablement là , au dela des discours et des concepts , des jugements , ces hommes et ces femmes sont l'afrique , le reste est masquarade , tribunal nécessaire pour réfuter une parole , la reprendre , fusse à l'occidentale mais irréel en comparaison de ces vies en attente , dont le temps est long , implacablement enracinés dans leur rides , leur présence , leur larmes ,
et c'est l'homme , la femme qui veut reprendre vie , de façon inaudible mais incoercible .
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