
Souffle de l’œil
la respiration au rythme de l’air
souffle
la peau le sang
sourire aimant
sédimentation rend l’accord
enferme les paupières
replier un genou
s’aspire
se déplie
s’évade
circule
libre à corps
JE
me retrouve fier du grand fleuve
la terre sur l’air
accroche à la peau
JE
la bête
indomptée
sauvage
hurlante
moi l’homme du grand fleuve
bat mon cœur
tangue mon sang
les strates pierre à pierre
ma langue rive à mon exil
la fourmilière
ronge à la tâche
et nomade
la terre
liberté d’être
sans autre frontière que
tu
même
puisque
mon peuple
le beau souffle d’une flute
puisque
je
la parole forte du sang bat aux tempes
de partout et d’ailleurs mes frères
peuplier en lance
aigrette
air fier en bec
parce que
la terre
la seule patrie
parce que rien qui entaille
ferme
LA TERRE
trachée de ce qui coule
ni arrêté
ni encagé
puisque que ma tête est dans le bleu
que mon corps noue comme un arbre
JE
le roc irrigué de mon eau
parce que poussent
les fouletitudes d’être
gigues de vie
que je ne cesse d’être
parce que non la peur,
parce que non la laideur
et le confort inutile
parce que JE
par ce que poisson
dans les flots du grand fleuve
le long de l’eau en ramage
les rives talus en ramure.
Il y avait la danse
au feu
du chant
les deux mots tronc
si simple
si libre si plein
libre
car fidèle à son étranglement
et qu’il creuse, creuse
et la force, l’accent de la terre
l’empoignade des roches
la giclée
l’entaille
le sang raille le son sourd
la résonance
il s’en tient à ripaille
saillant refus de renoncer
semonce
s’instille sang
hématite fer au rouille
en bâton qui tape la terre
au corps se sait
noueux cordier
cade coude soude
et rompt en avant
de là
rebrousse
et tonne s’élance
en flèche
deux pieds rieurs tiennent à cet aimant
semences
quand je m’endoute
ma déroute route broutent
les uns brament là
ni vérité
les autres
tannent mon cuir
à tordre
leçon
comme pique
les rencontres machanes viennent bousculer mon sang
Il
qui se souvient
et
immobilité soudaine
sous Terre Reine
et tu
le chant magnétise de a en b en r en h en t en haut plané
pour chant
circonvole et plane
se repère la tête au nombril
le dit le chant les pieds au corps
le chant danse se tait se sait
qui tranquillisé d’être
merci grand Jean
merci la chaleur du geste
merci la mort amusée en encre vite zébrée vibrée en_esse
ne jamais plus sans cesse de parler
en étoile en branche en neige en roc en fil en lin en joie
se défroque
l’art
souille du roc à l’arbre
griffent les feuilles à l’étoile
large
siempre s’encre
homme art
homme tambour
homme plume
homme chant
orteil grasseux et poils
Tibia verrouillée en peau
rasseux
mes montagnes à rives dansent au saut bélier
âtre de mon chant
Temps
Ris
ban
belle
essaime
de froid
ta hutte de paille en rime de feu
même argile
m’aime
ton corps
craquelé
sème
la poussière
d’ambre
fille au désert
ma serine
ma voix belle
sirène
de fil en fil
mon goût cerise
iris
tu ris ma belle
la pluie te brille les yeux
bille et doux
s’entortille le rêve
et casse
la magie au corps
souple vase
et large
en crin le dos
bas
mon vert s’empoussière
ma peau
en dessous
s’ébroue
le rose
s’effrite
et je tousse
je shoote
toi qui
me venin
qui m’ardente
en mouvement
en avant
en écharpe
en devant
pierraille
sable
crabe
je m’écartèle en j’avancement
je recule
je m’enterre en ventelle
je me relève en bourrasque
je réitère
je tournoie aux cimes
du grain je dort
sable d’argent
eau qui ruisselle
les carreaux de ta grève
eau
ma bave filandreuse
eau cille
et je dune de ride en dune
la soif aux talons
les côtes en archer
et je tire les pans de ma rame
j’arme le bras en pagaie
rive en appui
et j’efface
j’oblitère
je me terre
à taire
à terre
à mousse
eaux
je bois
je te vois
j’irradie
je me relève
ivre
os
limon m’aime
à la vague flotte
lion
je m’appuis
à l’age
ra
m
age
à l’envie
dos
o
rivage
Le vent d’est en ouest se frotte aux vagues
hOmme Mage
l’oeil en sourire
oblique
roches éruptées
en sang
l’affirmation singulière
le grand vent de langue
insuffle l’opposition
défie l’encravaté im-monde
il répond en braille
le sel
la ligne océane
marée mauve
les fleurs de lichen
les pierres
roulent
aux rousses douces
ici la mélodie
foudroie au chant
elle tournoie
et mire en rond
et danse
s’emboîtent les deux barrières
montagne et mer
à grande plaine osseuse
Les mots couleurs
au temps qui braille
sifflement câlin
le schisme
en désaccord rugueux
l’accent surgit en taille
et raille
le parler
l’arrière
irrigue un fond ancien
creuse
une ripaille
balafre
genêts de gouaille
faille
où roucoule le grand fleuve
Outre vagues
la langue se retrouve en tempête
car ici et là
le pays
se retrouve comme en ses sources
fausse rage et talus des crocs
la rive se fend en air
le charme hôte de l’age
s’entrefend le mot
Aurore
je me réjouis
je me rejoins
mon dense ailleurs
caillasse au pied de bois
feuilleté d’écorces
les trachées ocre
s’anglent
superposées
en taillis des rocs
pierres sèches
les anfractuosités vides
et la poussière
qui s’en mêle
fine
le pollen pigmente les vents cyans
essaime aux grains des troncs
migrations des éléments
nervures réfractaires
éblouissement sournois
le bois morcelé
réouvre la poussée
se creuse des vies aux ombres
ténèbres fastes du pourrissement
pérégrinations de ce qui se devine en larves
les filaments se pendent aux verticalités
souples
filandreuse
atomisation en blancs entassés
comme une ville grouillante d’Afrique
molles
les mousses s’humectent des verts
à jamais les mêmes
variation
à l’infini de la tendresse
et la
conquête
Taj Mahal
creux dormance
recreux éruptif et rupture des lichens
en rang de branchages lunaires
épinèdes
arrachement brusque à la fécondité
écrasé en mares infimes de sang
accrochage virulent des règnes
parterre d’aiguilles
tapis comme une prière
muette
une fois à terre
rives cimes en déroute
stratifiées
un passage pour l’éternité
s’apprête à se dissoudre en humus
défécations des chèvres au stries du chemin
Flûte peule sur un solo d’Ali Wagué
framboise dans les brisées de l’air
cramoisi d’embrun où perce le bleu
fine pluie en gouttelettes épiques
l’air se gonfle et s’éructe
la mélopée triste s’insinue au vertige
obstination dérisoire
des troncs en creux s’échappe les libations libres
l’arbre chant se convulse
les parallèles
épousés
disloqués
effort forcené de phalènes
hors de contexte inexplicablement
file de nerfs boisés le long de ces graviers
grave
en souffle asséché
livré à la gronde douce
je croise
j’écrase
fourmis pattes à pattes
se déplient en caravane
ruban de Lune
petite pépite criarde
l’oiseau
m’interjecte
le tronc
l’aiguille
le sol
à l’intersection
anguleux
le vert le dispute au rugueux
l’appel impitoyable de la faim
boire au filet d’eau
sous la touffe émergence
du gouffre
le soleil s’apitoie
et aboie
se dispute aux étoiles
au noir
féroce
jaune strident
la mélopée d’argent inlassable
en roulade circonflexes
tue
une fois
frappée en aigu surpris
endigué
jaune
d’un son jamais interrompu
ces pointes encrassées
duel dressé aux béances vives
bleu jasé par l’île versante

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