Accéder au contenu principal

rives en terre




le fil du chemin se hisse vers les chênaies


carènes, débris concassés, cailloux , poussière
coques vides

les pas rythment au souffle d'ocre
brindilles
tons de pourpre
et roussent
les abris de l'air
le filet végétal durcit de sève
surplomb des couleurs
griffure
relent de mauve
verdure entre orience
et grise

étrave
le fichu rouge lancé à travers l'écarté des versants
les verts de l'air se gravent au vent
dérives claires
ma terre caillouteuse


je gravis
je brime mes rêves aux pas des hanches rouillées
l'écart
entre espaces traversés
s'humecte
le velour des infimes

la grimpe se hisse au pâle
avance en îles croches
béance
rire en marge

vue libre
ruades et sombre
insoluble
et rompre l'ombre

le chemin en tissage
rêche
la rugosité imune à la tourbe du jour
l'indécis
plombe la tombée du clair

la chair lanterne violette à l'étale d'or

noire

s'endort en multiple jocasse
piégée entre les lignes
lumière
gercées aux branches
bornes obèses les masses blanches
derrière
l'air

rien n'arrête la matière aveugle

c'est l'heure où tout s'endort
l'accord soluble s'endigue
gris au noir
la nuit viendra et le soir dissout les cristaux du jour

une moire étrange
vrille et mat
il y a de l'être et de l'ange
dans cet indéfini

l'heure
se révèle la chaine silencieuse
marbre de chêne
tranquillité
éparpillement
de l'énorme
rives au blanc
en devant

l'espace
déchiré
tord cet entrebaillement

le trou
fluide
en trait fugace au coeur de sombre
profond
océan de regard
résumé en perle
l'étoile se hume en vide
pollen vif
la nuit
enserre en corolle

à de nouveau parler
sans mots
au travers des mailles résolues
en vert de boue
brouillard
l'oeil
en haut
du corps allongé

ou pose à plat
le ventre doux
les yeux en droite
ligne
immense

le tout retrouve
fixe et calme
à se raccrocher au plein du déballé

trame rayée de l'éphémère
lointaine raie de lumière éloigne le vivant en ombre
absente
si vibrante de sentir


temps
entre
voir

mais
abrite
effrite
le fondu du corps
déploient

les taches
couches

aléas
trayures lactées

et
brèchent
embranchent

aux chanvres
points
traits
branches
trachées
pointillées
failles
bruits
hullulements
hurle
affutée
complicité opportune

le jour
grand
en braillement indistinct
à écouter l'inquiétant

urne en fond
de terre
en rameaux
touche les amples
et siffle
de luire

signe de l'homme à l'arbre
en accord entendu
vide et cris
en surgissement du sol.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ver le voir

( après une lecture de John Berger , la forme d'une poche, fage) attentiste, il se promène et hume , lève le nez , sa démarche indique une danse que son esprit impulse en tangage , ou est ce le corps qui se soulève comme porté par des vagues , là de terre et d'air , une ligne souple trace la marche de lave quant obéissant au principe en fusion elle se frayait un passage au travers, coulant sur , réfractant le réel sous la chaleur , poussée , irréfrénable , c'est l'œil qui erre , libre on dirait bien mais finalement promène l'éclat à la rencontre , de , question , ce principe vaut il, y a t'il fusion entre cet incandescent et ce passage qui, forme , au contact cette ligne, mouvement en onde que l'air et la trace déchirent, voir , sans doute c'est ce que l'oeil cherche à faire , c'est pour cela sans doute qu'il erre et qu'il est à la recherche, en point de rupture, de la rencontre, il dévale la pente, se suspend aux brindilles soudain ce...

je

JE Me retrouve fier du fleuve la terre sur l'air accroche à la peau JE la bête indomptée sauvage hurlante moi l'homme du grand fleuve bat mon coeur tangue mon sang les strates pierre à pierre ma langue rive à mon exil la fourmilière me ronge à la tâche et nomade la terre de partout et d'ailleurs oh mon exil mon océan de coeur est pacifique hors de toutes les colonisations liberté d'être sans autre frontière que tu même puisque mon peuple le beau souffle d'une flute puisque je la parole forte du sang bat aux tempes mes frères peuplier en lance aigrette tous debout l'air fier en bec rien n'appartient à personne parce que la terre est la seule patrie parce que rien qui entaille ferme LA TERRE trachée de ce qui coule ni arrêté ni encagé puisque que ma tête est dans le bleu que mon corps noue comme un arbre JE le roc irrigué de mon eau parce que poussent les fouletitudes d'être gigues de vie que je ne cesse d'être parce que non la peur , parce que non l...

l'humain à bride abattue

Au nom de quoi faudrait il ne parler que de "réalité" et qu'est ce que la réalité ? d'ailleurs ! je suggère plutôt que cette vision rétrécit le champs de vision, d'action de l' humain ; être est infiniment plus que ce que le rationnel peut observer, c'est aussi en libérant tout une vie enclose que la "réalité" se fait jour. Si la poésie et l'art en général a pour mission de dévoiler c'est qu'il doit y avoir tant de chose à dire, l'enclos de l'humain bride, écrire c'est sans doute aussi entrevoir cette mince raie de lumière ou d'ombre qui nous est caché, c'est ce magnétisme de l'art africain , c'est .... l'humain à bride abattue... Il semble que l'on ne puisse s'aventurer hors des sentiers des balises du réel, .... car on nous en rabat avec le réel presque autant qu'avec le travail, c'est dire !!! hors du réel point de salut ni de grâce aux yeux des censeurs , ceux qui maintiennent l...